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Les vaccins contre la COVID-19 : Ce que vous devez savoir

 

Les Canadiens ont commencé à se faire vacciner contre la COVID-19 le 14 décembre 2020, suscitant l’espoir que nous verrons un jour la fin de la pandémie. La campagne de vaccination a aussi soulevé des craintes et des questions. Qui recevra un vaccin? Les vaccins sont-ils sûrs? Est-ce que je peux me faire vacciner si je suis immunodéprimé ? Notre directrice scientifique, la Dre Diane Lacaille, répond pour nous à certaines de ces questions.

Les vaccins contre la COVID-19 : quels sont ceux qui sont autorisés au Canada?

 

Santé Canada a approuvé le vaccin de Pfizer-BioNTech contre le SRAS-CoV2 (le virus responsable de la COVID-19) le 9 décembre et le vaccin de Moderna le 23 décembre.

D’autres vaccins sont-ils actuellement en cours de développement?

 

Oui, plusieurs vaccins sont actuellement à divers stades de développement dans le monde. De nombreuses entreprises travaillent à la mise au point d’un vaccin, en utilisant différentes technologies. C’est une bonne nouvelle, car cela augmente les chances de disposer d’un certain nombre d’options efficaces et sûres. Il sera ainsi plus facile de produire suffisamment de vaccins pour tous ceux qui veulent se faire vacciner, car nous pourrons compter sur plusieurs sociétés pharmaceutiques.

Comment les vaccins agissent-ils?

 

Tous les vaccins agissent en présentant à notre système immunitaire des protéines (appelées antigènes) que notre organisme reconnaît comme étant des corps étrangers. Dans le cas de la COVID-19, les vaccins entraînent le système immunitaire à reconnaître le coronavirus SRAS-CoV2 et à développer une réponse immunitaire (c’est-à-dire à développer des anticorps) qui nous protègera si nous sommes exposés au virus à une date ultérieure.

Il existe plusieurs sortes de vaccins. Les vaccins à base d’ARN messager contiennent des instructions génétiques qui servent à neutraliser les protéines des spicules du virus (ce qui fait que le virus ressemble à une couronne). La principale différence entre les vaccins est la méthode qui est utilisée pour fabriquer les protéines et les présenter au système immunitaire, pour que l’organisme fabrique ensuite des anticorps.

Les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna sont des vaccins à base d’ARN messager qui contiennent le code génétique des protéines des spicules du virus. Une formulation de nanoparticules lipidiques permet d’acheminer l’ARNm dans les cellules du sujet vacciné. Le corps produit ensuite des antigènes qui déclenchent une réponse immunitaire. Il n’y a aucun risque de contracter la maladie, car les vaccins ne contiennent pas de particules virales. Il n’y a pas non plus de risque de modification génétique de notre propre ADN car l’ARN messager travaille en aval de l’ADN et n’interagit pas avec nos gènes. L’inconvénient de ces vaccins est qu’ils doivent être conservés à des températures très froides. Le vaccin de Pfizer-BioNTech doit être conservé à des températures extrêmement froides (entre -80 ◦C et -60 ◦C), et le vaccin de Moderna à des températures de congélation normales (-20 ◦C).

Le vaccin d’Oxford/Astra-Zeneca est un vaccin à base de vecteurs viraux qui contient une version inoffensive du virus (le vecteur). Il permet d’acheminer le code génétique des protéines des spicules du virus dans les cellules et indique aux cellules qu’elles doivent produire de grandes quantités d’antigènes. Vous ne risquez pas de contracter la COVID-19 avec ce genre de vaccin, car le virus utilisé n’est pas celui qui cause la maladie : c’est un virus inoffensif. Ce vaccin peut être conservé dans un réfrigérateur.

Le vaccin est-il sûr pour les personnes qui prennent des médicaments immunodépresseurs?

 

On conseille aux personnes qui prennent des médicaments immunodépresseurs de ne pas prendre de vaccins vivants. Les vaccins vivants sont des vaccins qui contiennent une version affaiblie du virus, qui peut se répliquer mais qui ne cause pas la maladie. Les vaccins contre la fièvre jaune et la rougeole en sont des exemples. Chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli, le risque que le virus atténué provoque la maladie est faible.

Les vaccins inactivés, eux, contiennent un virus dont le matériel génétique a été détruit pour qu’il ne puisse pas infecter les cellules et se répliquer (par exemple, les vaccins antigrippaux). Bien que quelques vaccins vivants atténués contre la COVID-19 soient actuellement testés dans le cadre d’essais (par exemple, le vaccin BCG), aucun des vaccins dont l’utilisation est actuellement approuvée ou en cours d’approbation n’est un vaccin vivant. Il n’y a donc aucune raison de croire que les vaccins actuellement disponibles soient dangereux pour les personnes immunodéprimées.

Les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna, qui ont été approuvés par Santé Canada, n’ont cependant pas été testés chez des personnes dont le système immunitaire est affaibli (ou chez des personnes de moins de 16 ans ou des femmes enceintes), ces personnes ayant été exclues des essais initiaux. D’autres vaccins actuellement en cours d’examen pourraient être accompagnés d’indications pour les personnes immunodéprimées, et des études supplémentaires pourraient être menées sur des groupes qui ne faisaient pas partie des essais initiaux. Des études sont actuellement en cours auprès d’enfants de plus de 12 ans.

Le Comité consultatif national de l’immunisation, l’organe scientifique qui conseille Santé Canada sur les vaccinations, reconnaît qu’il n’existe pas de données sur l’efficacité ou l’innocuité de ces vaccins pour les personnes qui prennent des médicaments immunodépresseurs. Il recommande que les risques et les avantages soient évalués individuellement par les patients et leur médecin traitant, au cas par cas, afin de bien prendre en considération le risque d’exposition de chaque patient au coronavirus SRAS-CoV2 et d’autres facteurs ou conditions qui pourraient avoir une influence sur le risque qu’une personne contracte une forme grave de la COVID-19. Plusieurs organismes professionnels de rhumatologie, notamment la Société canadienne de rhumatologie, l’American College of Rheumatology et la British Society of Rheumatology, suggèrent que les personnes atteintes de maladies auto-immunes et que les patients prenant des médicaments immunosuppresseurs se fassent vacciner (à moins qu’ils ne soient allergiques à des composants du vaccin), le moment de la vaccination devant être choisi en fonction des critères de priorisation existant dans leur province ou leur territoire. Il convient toutefois d’informer ces personnes de l’absence de données sur l’efficacité ou l’innocuité de ces vaccins pour les personnes atteintes de maladies auto-immunes, et du risque d’une efficacité moindre chez les personnes prenant des médicaments immunosuppresseurs. 

Quelles sont les recommandations de la Société canadienne de rhumatologie en matière de vaccination contre la COVID-19 pour les personnes souffrant d’arthrite?

 

La Société canadienne de rhumatologie (SCR) surveille de près tout ce qui touche à la vaccination contre la COVID-19 au Canada. Cliquez ici pour consulter les recommandations de la SCR, et en particulier les recommandations relatives à l’utilisation de ces vaccins chez les patients suivis par un rhumatologue.

Existe-t-il des ressources qui pourraient m’aider à prendre une décision concernant la vaccination contre la COVID-19?

 

La Société canadienne de rhumatologie, sous la direction du Dr Glen Hazlewood, un rhumatologue travaillant à Arthrite-recherche Canada, a mis au point, en collaboration avec l’Alliance canadienne des arthritiques (ACA), un outil décisionnel qui s’adresse aux personnes atteintes de maladies rhumatismales auto-immunes qui envisagent de se faire vacciner contre la COVID-19. Cliquez sur le lien ci-dessous pour obtenir plus de renseignements.

https://rheum.ca/wp-content/uploads/2021/01/CRA_Decision-Aid_FR.pdf

Que dois-je faire avec mes médicaments contre l’arthrite si je décide de me faire vacciner?

 

Pour la plupart des médicaments contre l’arthrite et les maladies auto-immunes, aucun changement n’est nécessaire au moment de la vaccination, à l’exception des stipulations suivantes :

  • Si vous prenez du méthotrexate ou des inhibiteurs de JAK, comme du tofacitinib, du baricitinib ou de l’upadacitinib, ne prenez pas votre médicament pendant la semaine qui suit l’administration de chaque dose.
  • Si vous suivez un traitement à base d’injections hebdomadaires d’abatacept, sautez la semaine qui précède et celle qui suit l’administration de chaque dose.
  • Si vous prenez du cyclophosphamide par voie intraveineuse, faites-vous vacciner au moins une semaine avant votre perfusion intraveineuse.
  • Si vous prenez du rituximab ou de l’ocrélizumab, faites en sorte que la première dose de vaccin soit administrée 4 semaines avant la perfusion prévue et repoussez votre perfusion de 2 à 4 semaines après votre deuxième dose de vaccin.
  • Si vous prenez de la prednisone à une dose élevée (20 mg par jour ou plus), ne vous faites pas vacciner avant de retomber à une dose inférieure à 20 mg par jour.
  • Pour les autres médicaments, même ceux qui inhibent le système immunitaire, vous n’avez pas besoin de modifier votre régime médicamenteux lorsque vous vous faites vacciner.

Pour obtenir des renseignements plus détaillés sur ces recommandations, consultez le document d’orientation de l’American College of Rheumatology. Consultez également votre rhumatologue et votre équipe soignante pour déterminer la marche à suivre qui conviendra le mieux à vos besoins.

Quelle est l’efficacité des vaccins?

 

Lors d’essais à grande échelle, les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna se sont révélés très efficaces, prévenant 95 % des infections, quels que soient l’âge, le genre, la race et l’origine ethnique représentés dans les essais. 

Le vaccin d’Oxford/Astra-Zeneca n’a été testé que chez des personnes de moins de 55 ans, principalement de race blanche. Il s’est avéré avoir une efficacité se situant entre 62 % et 90 %, selon les groupes testés et le schéma posologique utilisé.

Certains vaccins nécessitent l’administration de deux doses. Les doses de Pfizer-BioNTech peuvent être administrées à trois semaines d’intervalle, et les doses de Moderna à quatre semaines d’intervalle. L’immunité totale est atteinte une semaine après la deuxième dose, mais la première dose à elle seule offre aussi un certain degré de protection.

On ne sait pas quelle est la durée de l’immunité après la vaccination, mais des études mesureront les niveaux de protection immunitaire au fil du temps, au fur et à mesure que les gens se feront vacciner, et des doses de rappel seront recommandées en conséquence.

Quels sont les effets secondaires des vaccins?

 

Les principaux effets secondaires sont des douleurs au point d’injection et des symptômes de type grippal. Des cas de fatigue, de maux de tête et de douleurs articulaires ont été signalés.

Suite à deux cas de réactions allergiques graves (de type anaphylactique) signalés lors de la campagne de vaccination en Grande-Bretagne, il a été décidé que le vaccin de Pfizer-BioNTech ne devrait pas être administré aux personnes ayant des antécédents de réactions allergiques graves (anaphylaxie).

L’autorisation de Santé Canada exige des entreprises qu’elles continuent de surveiller les effets secondaires des vaccins tout au long du déploiement du plan de vaccination, et qu’elles rendent compte des résultats d’innocuité observés lors des essais cliniques menés sur de plus longues périodes.

Quand les gens peuvent-ils s’attendre à recevoir leur vaccin?

 

La campagne de vaccination a commencé, au Canada, avec le vaccin de Pfizer-BioNTech au cours de la semaine du 14 décembre 2020. Au départ, la distribution a été compliquée par la nécessité de disposer de super congélateurs permettant de conserver les vaccins de Pfizer-BioNTech à des températures extrêmement basses. Avec l’approbation du vaccin de Moderna, le 23 décembre 2020, on a pu procéder à une vaccination à une plus grande échelle. Le calendrier de déploiement du plan de vaccination reste difficile à prévoir en raison des quantités limitées de vaccins disponibles et des retards d’approvisionnement.

Le Canada a obtenu suffisamment de doses de Pfizer-BioNTech pour vacciner 3 millions de personnes d’ici la fin mars 2021, 10 millions de personnes devant être vaccinées un peu plus tard, et a réservé 56 millions de doses supplémentaires. Le Canada devrait également recevoir assez de doses d’Oxford/Astra Zeneca pour vacciner 1 million de personnes d’ici la fin mars 2021. Le Canada a commandé 20 millions de doses de Moderna, avec une option pour acheter 16 millions de doses supplémentaires. Des vaccins ont également été commandés à quatre autres entreprises.

En Colombie-Britannique, le ministère de la Santé entend vacciner 400 000 personnes (10 % de la population) d’ici la fin mars 2021, et toutes les personnes qui souhaitent se faire vacciner d’ici le mois de septembre 2021. On devrait atteindre un taux de vaccination de 60 à 70 % d’ici le mois de septembre 2021, ce qui réduira suffisamment le taux de transmission dans la communauté pour offrir une bonne protection aux personnes qui ne peuvent pas recevoir le vaccin (c’est-à-dire atteindre l’immunité collective)

Les premières doses de vaccins seront distribuées dans les centres de soins de longue durée et administrées aux résidents et aux travailleurs de la santé de première ligne qui sont en contact direct avec des patients atteints de la COVID-19. Seront ensuite vaccinées les personnes âgées de plus de 80 ans, les personnes mal logées, les personnes vivant dans des communautés autochtones isolées et éloignées et d’autres travailleurs de la santé. On s’attend à ce que d’ici le mois d’avril 2021, au cours de ce qui constituera la phase 3 pour la Colombie-Britannique, les personnes qui souffrent de problèmes de santé sous-jacents qui les rendent plus vulnérables, y compris les personnes qui prennent des médicaments immunosuppresseurs et qui sont donc plus à risque de contracter la COVID-19, soient déclarées prioritaires. Des travailleurs de première ligne, notamment les enseignants, les employés des épiceries, les pompiers et les personnes travaillant dans les usines de transformation des aliments, pourraient également être inclus dans la phase 3. À mesure que de nouveaux vaccins seront disponibles, les vaccins seront administrés par catégories d’âge, en commençant par les personnes les plus âgées

Comment saurai-je que mon tour de me faire vacciner est arrivé?

 

Les plans de vaccination contre la COVID-19 varient selon les provinces et les territoires (voir ci-dessous). En Colombie-Britannique, des cliniques de vaccination seront mises en place par les autorités sanitaires. Les gens pourront se préinscrire en ligne ou par téléphone deux à quatre semaines avant de pouvoir prendre rendez-vous pour leur vaccination. L’admissibilité sera basée sur la phase et l’âge, par tranches d’âge décroissant de cinq ans. De plus amples renseignements sur la procédure d’inscription devraient être disponibles sous peu.

Sur quels sites peut-on trouver des renseignements sur la campagne de vaccination dans sa province ou son territoire?

 

Consultez les pages ci-dessous pour obtenir plus de renseignements sur la campagne de vaccination dans votre province ou votre territoire (les pages en anglais renvoient parfois à des pages en français) :

 

Où peut-on trouver les informations les plus récentes sur les vaccins et les traitements contre la COVID-19 au Canada?

 

Pour obtenir les dernières informations concernant les vaccins contre la COVID-19 et le plan de déploiement des vaccins au Canada, consultez cette page web du gouvernement du Canada :

https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/2019-nouveau-coronavirus/prevention-risques/covid-19-vaccins-traitements/deploiement-vaccin.html

Les recommandations concernant les vaccins contre la COVID-19 peuvent changer rapidement. Consultez régulièrement notre page COVID-19 pour obtenir les informations les plus récentes.

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