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Un entretien avec Jasmin Ma, une boursière postdoctorale chez Arthrite-recherche Canada, sur l’importance de l’entraînement musculaire pour les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde

 

En tant que boursière postdoctorale en application des connaissances chez Arthrite-recherche Canada, la Dre Jasmin Ma s’intéresse plus particulièrement à ce qu’il faudrait faire pour changer les comportements en matière d’entraînement musculaire, et à l’élaboration de méthodes d’intervention axées sur des exercices d’activité physique ciblés pour les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.

Jasmin s’est récemment rendue au Congrès annuel du American College of Rheumatology, à Atlanta, où, aux côtés d’une de ses partenaires patientes, Eileen Davidson, elle a pu présenter ses travaux de recherche à des spécialistes du monde entier. Nous l’avons rencontrée pour en apprendre davantage sur son étude I START, un projet de recherche sur l’entraînement musculaire créé spécifiquement pour les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Les recherches de Jasmin portent sur les obstacles spécifiques auxquels font face les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde et sur les types de considération qui sont nécessaires lorsqu’on parle d’entraînement musculaire.

 

Que signifie I START?

I START est un acronyme en anglais qui pourrait se traduire par Comment améliorer l’entraînement musculaire et l’adapter aux personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde.

Parlez-nous de votre projet de recherche?

Ce projet de recherche regroupe plusieurs projets touchant à l’amélioration des comportements en matière d’entraînement musculaire. Il tente de répondre aux questions suivantes : Comment aider les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde à faire plus de musculation sur de longues périodes? Comment faire que les programmes d’exercice soient mieux adaptés aux besoins des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde? Ce que nous savons, c’est qu’il n’existe pas d’approche uniforme valable pour tout le monde.

Pour mener correctement l’étude, nous avons besoin de comprendre la situation unique de chaque personne en l’interrogeant sur ses objectifs personnels, ses motivations, les obstacles qui se dressent devant elle, son temps et ses ressources disponibles, ses capacités et ses limites, son environnement et ses activités préférés en matière d’exercice et son style de communication. Nous examinons l’expérience de l’utilisateur final et déterminons si une approche personnalisée aurait des chances de réussir.

Nous disposons de renseignements limités sur la manière d’encourager les exercices de musculation et de les adapter aux besoins des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Seules deux autres interventions comportementales visant à améliorer l’entraînement musculaire chez les personnes atteintes d’arthrite ont été menées à bien, et ces interventions se concentraient toutes les deux sur les personnes souffrant d’arthrose.

Ce projet est associé à un volet informatif par entretiens où des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde offrent des commentaires sur ce qui les aide et ce qui ne les aide pas à faire des exercices de musculation. En utilisant ces renseignements, en appliquant la théorie des changements de comportement et en continuant à demander des commentaires aux utilisateurs finaux, nous espérons trouver des solutions appropriées aux besoins des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.

Pourquoi l’entraînement musculaire est-il important pour les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde?

De nombreuses recherches indiquent que l’entraînement musculaire est tout aussi important pour la santé que les exercices aérobiques et qu’il offre, en outre, des avantages uniques. Dans des études antérieures impliquant des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, nous avons découvert que la musculation pouvait réduire la douleur, la fatigue et l’inflammation des articulations, tout en améliorant la force. La musculation améliore la santé osseuse et la santé musculaire, et elle accroît notre capacité à rester autonome.

En quoi consiste cette étude?

Nous avons récemment achevé nos entretiens avec des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, où nous leur avons demandé ce qui les aidait et ce qui ne les aidait pas à faire des exercices de musculation, et ce qui pourrait contribuer à améliorer leur expérience. Nous collaborons actuellement avec des membres du Conseil consultatif des patients atteints d’arthrite d’Arthrite-recherche Canada qui nous font part de leur expérience vécue et de leurs commentaires personnels. Ce processus, associé à une méthode théorique qui nous guide pour passer de l’identification d’un problème à l’élaboration de solutions concrètes, nous a permis de planifier nos prochaines étapes.

Au cours de la phase suivante, nous chercherons à mieux comprendre les directives liées aux recommandations d’entraînement musculaire chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde lorsqu’elles ressentent, par exemple, des douleurs ou de la fatigue. Nous travaillerons avec des patients et des prestataires de soins et nous effectuerons des recoupements entre leurs perspectives et les données probantes disponibles pour créer des ressources sur l’entraînement musculaire adaptées aux personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.

Pourquoi est-il important de connaître les points de vue des patients?

En tant que stagiaire en recherche, je connais les étapes et les méthodes nécessaires pour mener une recherche, mais je ne peux pas parler d’expérience vécue. Si nous voulons aider les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde à faire de la musculation, nous devons leur demander comment nous pouvons les aider d’une manière qui leur convient.

Alors que seulement 1 % à 14 % des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde font des exercices de musculation, il est de plus en plus important de savoir comment intégrer cette stratégie de gestion de la maladie à leur vie quotidienne.

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