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La recherche calme les inquiétudes relatives à un vaccin contre la COVID-19

Le vaccin Moderna contre la COVID-19, un des nombreux vaccins approuvés au Canada, est sûr et efficace pour les personnes vivant avec une maladie rhumatismale, selon de nouvelles recherches menées au Québec.

« Aucun des patients ayant participé à l’étude n’a eu de réactions indésirables graves au vaccin, et la majorité de ceux qui ont reçu deux doses ont pu développer des anticorps », a déclaré la Dre Inés Colmegna, une chercheuse scientifique chez Arthrite-recherche Canada. « L’âge, les traitements reçus pour gérer les maladies rhumatismales et la présence d’autres affections médicales n’ont pas eu d’impact en termes d’innocuité. »

Ces recherches, menées par la Dre Inés Colmegna et le Dr Paul Fortin, un chercheur scientifique principal chez Arthrite-recherche Canada, ont débuté en février 2021. L’objectif était d’évaluer les réponses immunitaires au vaccin Moderna chez les personnes souffrant d’une maladie rhumatismale. L’étude a porté plus particulièrement sur les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde et de lupus, dont les réponses immunitaires sont souvent altérées par la maladie elle-même et par les médicaments nécessaires au traitement.

Les chercheurs se sont posés trois questions. L’âge a-t-il un impact sur les réponses au vaccin? La réponse au vaccin Moderna contre la COVID-19 est-elle différente selon le traitement que suivent les patients? Comment les personnes prenant des médicaments qui ont historiquement un impact sur les réponses vaccinales réagissent-elles à ce vaccin?

« Nous voulions savoir si les personnes atteintes de maladies rhumatismales pouvaient bénéficier de réponses immunitaires similaires à celles de la population en général, et identifier les groupes spécifiques de personnes qui ne répondent pas au vaccin afin de trouver d’autres moyens de les protéger contre le virus », a expliqué la Dre Colmegna.

Les médicaments et le système immunitaire

L’étude s’est également intéressée aux patients qui prennent différents médicaments, tels que le méthotrexate, les agents biologiques et les petites molécules, pour que les chercheurs puissent dire, par exemple : « Si un patient est sous méthotrexate, et qu’il a plus ou moins de 65 ans, il répond au vaccin Moderna de façon X. » Les recherches ont également inclus des patients prenant plus de 10 mg de prednisone dans le cadre de leur traitement, car ce médicament peut affaiblir les réponses immunitaires induites par le vaccin.

« Nous savions que certains patients prenaient des médicaments historiquement associés à des réponses vaccinales plus faibles comme, par exemple, de la prednisone, du rituximab et du cellcept », a souligné la Dre Colmegna.

La recherche en accéléré

Cette étude est financée par le gouvernement du Québec et elle est unique en son genre car le gouvernement a obtenu des vaccins pour les personnes atteintes de maladies rhumatismales qui participaient à l’étude.

« Le gouvernement a reconnu l’importance de cette question et a obtenu des vaccins pour cette étude à un moment où il n’y en avait pas beaucoup de disponibles”, a déclaré la Dre Colmegna.

Les chercheurs ont commencé par suivre de près les participants à l’étude, avant leur première dose de vaccin, en prélevant des échantillons sanguins avant et après leurs doses, afin de mesurer correctement la réponse à deux doses de vaccin Moderna. Une étude de ce genre prendrait normalement plusieurs années, du début à la fin. Il est donc extraordinaire d’avoir des résultats préliminaires au bout de six mois, en pleine crise sanitaire.

Ces résultats sont le fruit du travail d’une équipe qui comprenait des chercheurs, les coordinateurs de l’étude, les équipes des centres de vaccination universitaires, des experts en médecine de laboratoire spécialisés dans l’analyse d’échantillons, des statisticiens et des patients bénévoles. 

Ces résultats n’auront pas seulement un impact sur les personnes atteintes de maladies rhumatismales, mais ils s’appliqueront également à d’autres personnes qui prennent des médicaments similaires, comme les patients atteints du cancer et les greffés. 

Quelle est la prochaine étape?

Avant la pandémie, des chercheurs ont mené des études sur le vaccin contre la grippe chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, afin de trouver des moyens d’améliorer la réponse à ce vaccin.

« Nous avons en particulier mené une étude qui cherchait à déterminer si une dose élevée de vaccin contre la grippe, par rapport à une dose standard, administrée à des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, générait des anticorps induits par le vaccin qui étaient différents », a expliqué la Dre Colmegna. « Des études comme celle-ci ont ouvert la voie à nos recherches sur le vaccin Moderna contre la COVID-19. »

Ces nouvelles recherches sur la COVID-19 préparent déjà le terrain pour d’autres recherches. L’équipe travaille actuellement sur une sous-étude qui cherche à déterminer l’impact d’une troisième dose de vaccin Moderna chez les personnes qui n’ont pas développé d’anticorps après les deux premières doses. L’étude principale se poursuit et testera la persistance des anticorps induits par le vaccin sur une période d’un an.

« Des recherches comme celles-ci servent à informer les politiques en période de crise. Les résultats pourraient, par exemple, permettre de déterminer qui seraient les personnes qui tireraient un avantage spécifique d’une troisième dose de vaccin contre la COVID-19 », a déclaré la Dre Colmegna. 

 

Ces recherches ne seraient pas possibles sans le travail acharné des personnes suivantes :

Les coordinateurs de l’étude : Dre Nathalie Amiable et Dr Useche

Les équipes des centres de vaccination universitaires : Mme McCormack à McGill et Jo-Anne Costa au CHU de Québec-Université Laval

Les experts en médecine de laboratoire : Dr Langlois à l’Université d’Ottawa, et Dr Flamand et Dr Dionne au CHU de Québec-Université Laval

Les statisticiens : l’équipe dirigée par le Dr Rampakakis

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