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La santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. S’attaquer à l’anxiété et à la dépression chez les personnes atteintes d’arthrite

 

« Je me souviens que c’était en 2015, un an avant que je reçoive mon diagnostic. Mon dos me faisait souvent souffrir, mais j’essayais de l’ignorer », raconte Chris Pudlak. L’année suivante, Chris apprenait qu’il était atteint de spondylarthrite ankylosante.

Père de trois enfants et très actif, Chris a été pris par surprise quand on lui a dit que ses problèmes de dos ne disparaîtraient jamais. Son rhumatologue lui a expliqué que la spondylarthrite ankylosante ne faisait mourir personne, mais que ceux qui en étaient atteints ne pouvaient jamais s’en débarrasser. « En entendant cela, j’ai craqué et j’ai fondu en larmes », explique Chris.

La spondylarthrite ankylosante est une forme d’arthrite inflammatoire qui affecte la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques qui relient les os du bassin à la base de la colonne vertébrale. Spondylarthrite signifie inflammation de la colonne vertébrale et ankylosante signifie fusion. L’inflammation causée par la spondylarthrite ankylosante entraîne de fortes douleurs chroniques et une gêne constante. La spondylarthrite ankylosante fait partie des maladies auto-immunes qui incitent le système immunitaire à s’attaquer aux tissus sains.

La spondylarthrite ankylosante peut vous rendre plus sensible à la lumière et accroître votre fatigue. Dans certains cas graves, elle peut même s’attaquer à la colonne vertébrale. Les os s’érodent à certains endroits et le corps essaie alors de réparer les dommages en formant du tissu osseux. Les vertèbres finissent par fusionner et le dos devient raide et douloureux. On estime qu’au Canada 300 000 personnes souffrent de spondylarthrite ankylosante. La maladie affecte les hommes comme les femmes, mais elle est plus fréquente chez les hommes. Les lésions de la colonne vertébrale et l’inflammation apparaissent également plus rapidement chez les hommes.

Chris a dû apprendre à vivre avec sa maladie et cela n’a pas toujours été facile. Il y a eu des jours où il a dû se concentrer sur son bien-être avant tout. « Je me souviens m’être dit, si je tombe 9 fois, je me relèverai 9 fois. C’était surtout une question d’attitude mentale : je devais créer une image positive, la garder à l’esprit, puis la transformer en réalité », raconte Chris.

Selon la Dre Mary De Vera, chercheuse scientifique chez Arthrite-recherche Canada, la dépression et l’anxiété augmentent chez les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante. L’étude de la Dre De Vera, qui cherche à en apprendre davantage sur le sujet, constitue la première partie d’un projet plus vaste, l’étude MATTERS, qui porte sur la santé mentale et l’arthrite.

La douleur et l’invalidité allant de pair avec l’arthrite, la recherche s’est jusqu’ici surtout concentrée sur les aspects physiques de la maladie. « Les données disponibles montrent qu’il existe un lien avec la dépression et la santé mentale, en raison de l’inflammation causée par l’arthrite », déclare la Dre De Vera. « Nous savons maintenant que lorsque les gens reçoivent leur diagnostic d’arthrite, un grand nombre d’entre eux sont déjà aux prises avec la dépression, et que ceux qui n’en souffrent pas encore courent de plus grands risques d’en être victimes. »

Comme nous l’avons indiqué précédemment, la spondylarthrite ankylosante touche plus souvent les hommes. Les hommes étant généralement moins susceptibles de parler de leur santé mentale, ce domaine d’étude est donc crucial.

« Il est tout aussi important de surveiller les symptômes de troubles mentaux que les symptômes physiques », ajoute la Dre De Vera. « Les personnes touchées par cette maladie doivent surveiller tous leurs symptômes pour permettre une intervention précoce et des soins appropriés. »

Il a fallu plusieurs mois avant que Chris ne commence à remarquer des changements. Il notait ses expériences et ses sentiments dans un journal, à côté de ses médicaments. Il y décrivait aussi les régimes alimentaires qu’il essayait, les aliments qui lui convenaient et ceux qui ne lui convenaient pas, et les programmes d’exercice qu’il suivait. Aujourd’hui, Chris reste en forme et prend soin de sa santé mentale en se rendant au travail à vélo, en nageant quatre fois par semaine et en restant physiquement actif. Il bénéficie aussi d’un excellent système de soutien et sait que les personnes sur qui il peut compter seront toujours là quand il en aura besoin.

Comme d’autres membres avant lui, Chris s’est joint au Conseil consultatif des patients atteints d’arthrite d’Arthrite-recherche Canada parce qu’il voulait aider les autres en partageant ce qu’il avait appris. « C’est une bonne expérience. Les gens sont toujours très gentils et chacun possède un assez bon niveau de connaissances sur sa forme d’arthrite », explique Chris. « Nous ne sommes pas un groupe de soutien, mais nos échanges nous montrent que d’autres personnes sont confrontées aux mêmes problèmes, ou à des problèmes similaires, et nous donnent des idées sur les façons de nous en sortir. »

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