L’arthrite et le poids : ce que vous devez savoir
La relation entre l’arthrite et le poids est complexe. L’obésité est un facteur de risque majeur pour l’arthrite. Les personnes en surpoids qui souffrent d’arthrite peuvent avoir à faire face à une activité plus intense de la maladie. Les médicaments, les difficultés en matière de santé mentale et la fatigue jouent également un rôle non négligeable.
Pour de nombreuses personnes, la gestion de l’arthrite et du poids est une histoire sans fin, et le problème va s’aggravant. Au Canada, des estimations récentes montrent qu’environ 30 % des adultes souffrent d’obésité. D’ici 2040, on estime que 12 millions de Canadiennes et de Canadiens souffriront d’arthrose. Les taux élevés d’arthrite et d’obésité dans ce pays montrent qu’il est nécessaire de poursuivre les recherches, d’autant plus que les gens se tournent de plus en plus vers des médicaments comme le sémaglutide (commercialisé sous le nom d’Ozempic ou de Rybelsus pour le diabète, et de Wegovy pour l’obésité) pour essayer de perdre du poids.
Pour aborder ce sujet délicat, nous avons rencontré le Dr Derin Karacabeyli, un rhumatologue et un stagiaire chez Arthrite-recherche Canada. Il étudie en ce moment l’impact des agonistes du récepteur du GLP-1, comme le sémaglutide, sur les personnes atteintes d’arthrite inflammatoire.
Pouvons-nous commencer par parler du lien qui existe entre l’arthrite et la prise de poids?
De façon générale, l’excès de tissu adipeux, ce qu’on appelle le surpoids ou l’obésité, est un facteur de risque majeur pour l’arthrite. Il augmente le risque de souffrir d’arthrose, le type d’arthrite le plus courant, et de souffrir de goutte, le type d’arthrite inflammatoire le plus courant. Il augmente également le risque de souffrir d’arthrite rhumatoïde, d’arthrite psoriasique et de spondylarthrite axiale. Ces cinq maladies sont importantes pour le public en général et pour les prestataires de soins. Lorsqu’une personne souffre d’arthrite, l’obésité est associée à une plus grande activité ou à plus grande intensité de la maladie. Nous avons également constaté que les personnes obèses ne répondent souvent pas aussi bien à certains traitements, comme les inhibiteurs du TNF, que nous utilisons couramment pour réduire l’inflammation chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, de rhumatisme psoriasique ou de spondylarthrite axiale.
Nous en apprenons toujours plus sur la façon dont la douleur se manifeste et sur les causes de la douleur chez les personnes qui souffrent d’arthrose. C’est un domaine en pleine évolution, et la recherche montre que l’obésité ne fait pas qu’aggraver la douleur due à l’arthrose, en raison de l’excès de poids et de la charge sur les articulations. L’obésité elle-même est inflammatoire. L’excès de tissu adipeux libère des molécules qui provoquent une inflammation. On pense aussi que l’inflammation amplifie les signaux de la douleur chez les personnes atteintes d’arthrose. La recherche suggère que l’excès de tissu adipeux entraîne une sensibilité accrue aux signaux de la douleur, non seulement au niveau des articulations, mais aussi au niveau du cerveau. L’excès de poids est également un facteur de risque majeur pour les complications cardiovasculaires, telles que les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les caillots sanguins, qui sont la cause principale de décès chez les personnes atteintes d’arthrite.
L’arthrite et le poids
L’inflammation chronique est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, la cause principale de décès chez les personnes atteintes d’arthrite. Les chercheurs scientifiques d’Arthrite-recherche Canada s’efforcent de comprendre la relation complexe qui existe entre l’arthrite et le poids corporel afin de trouver des réponses et de sauver des vies.
L’arthrite et le poids
L’inflammation chronique est un facteur de risque de maladies cardiovasculaires, la cause principale de décès chez les personnes atteintes d’arthrite. Les chercheurs scientifiques d’Arthrite-recherche Canada s’efforcent de comprendre la relation complexe qui existe entre l’arthrite et le poids corporel afin de trouver des réponses et de sauver des vies.
Qu’est-ce qui explique la prise de poids chez les personnes atteintes d’arthrite?
La diminution de l’activité physique : les douleurs articulaires, les raideurs et les gonflements dus à l’arthrite ont souvent un impact sur nos mouvements et notre activité physique. Dans certains cas, l’arthrite peut conduire à l’immobilité. Moins on bouge, moins on brûle de calories, et cela peut faire grossir.
Un diagnostic qui change la vie : vivre avec une maladie chronique peut être très difficile. En apprenant à vivre avec l’arthrite, il est parfois compliqué de maintenir de bonnes habitudes, comme faire ses courses et préparer ses repas. L’arthrite dans les mains, par exemple, fait qu’il est pénible de porter des sacs d’épicerie ou de couper des légumes. Il peut aussi y avoir d’autres demandes concurrentes à gérer. Les gens se tournent alors parfois vers des aliments préparés ou transformés, qui sont souvent plus riches en calories et moins nutritifs.
La santé mentale : vivre avec une nouvelle maladie chronique, comme l’arthrite, peut avoir un impact considérable sur la santé mentale. Les troubles tels que la dépression et l’anxiété sont plus fréquents chez les personnes qui souffrent d’arthrite et d’obésité. Manger en réponse à une émotion, c’est-à-dire à manger quelque chose de réconfortant dans les moments difficiles, peut être une réponse aux aléas de la vie avec l’arthrite et l’obésité. La relation entre le développement de l’arthrite, la prise de poids et la santé mentale est complexe, et il y a de nombreux recoupements.
Les médicaments : certains médicaments utilisés pour traiter l’arthrite peuvent entraîner une prise de poids. Lorsqu’une maladie comme la polyarthrite rhumatoïde est diagnostiquée pour la première fois, les médecins prescrivent parfois de la prednisone pour contrôler l’inflammation, et ce médicament peut faire grossir.
Le sommeil : les symptômes de l’arthrite peuvent affecter le sommeil. Un manque de sommeil peut avoir un impact sur les niveaux d’hormones, et augmenter ainsi l’appétit.
À quelles complications les personnes souffrant d’arthrite et d’obésité peuvent-elles être confrontées?
L’apnée obstructive du sommeil : la fatigue est un problème important qui affecte la qualité de vie des personnes atteintes d’arthrite. L’excès de tissu adipeux augmente aussi le risque d’apnée du sommeil et influe sur la qualité et la durée du sommeil. Les personnes qui souffrent d’arthrite et d’obésité sont donc plus susceptibles de ressentir une fatigue accrue.
Les maladies cardiovasculaires : le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de caillots sanguins dans les jambes et les poumons est le plus élevé quand l’inflammation n’est pas bien contrôlée, tel que pendant la première année qui suit un diagnostic d’arthrite, lorsque l’inflammation est à son maximum. L’obésité est un facteur de risque pour les mêmes complications. L’obésité est également un facteur de risque pour l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie, qui peuvent toutes les deux mener à l’apparition de maladies cardiovasculaires.
La stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique : cette maladie, autrefois appelée stéatose hépatique non alcoolique, peut être une conséquence de l’obésité. L’inflammation du foie peut entraîner une fibrose du foie, un tissu cicatriciel excessif, et, en l’absence de traitement, une insuffisance hépatique.
Le diabète de type 2 : les personnes qui souffrent d’arthrite et d’obésité sont exposées à des anomalies de la glycémie, comme le diabète de type 2, lorsque les cellules de l’organisme ne réagissent pas normalement à l’insuline et entraînent des taux de glycémie élevés.
Les problèmes de fertilité : les jeunes adultes qui souffrent d’arthrite et d’obésité peuvent rencontrer des problèmes de fertilité. L’obésité peut réduire la fertilité chez les femmes. Chez les hommes, l’obésité peut provoquer de l’hypogonadisme, c’est-à-dire une production insuffisante de testostérone par l’organisme.
Quel est le lien entre l’arthrite, la santé mentale et le poids?
Les personnes atteintes d’arthrite souffrent plus souvent de troubles tels que la dépression et l’anxiété. Il en va de même pour les personnes qui souffrent d’obésité. Un diagnostic d’arthrite constitue tout un défi et change la vie. Il affecte notre façon de vivre, la façon dont nous nous percevons et la façon dont les autres nous perçoivent. Si on y ajoute une autre maladie chronique, comme l’obésité, les difficultés augmentent. La santé mentale, l’arthrite et la gestion du poids sont étroitement liées et elles s’influencent mutuellement comme des vases communicants. Certaines personnes mangent en réponse à une émotion, pour affronter les difficultés liées à une maladie comme l’arthrite par exemple, et cela peut entraîner une prise de poids supplémentaire. La prise de poids peut également aggraver les symptômes de l’arthrite et affecter le bien-être mental, ce qui devient un véritable cercle vicieux. Nous devons tenir compte de tous ces facteurs, biologiques, psychologiques et sociaux, pour fournir des soins efficaces.
En tant que rhumatologue, quels conseils donneriez-vous aux personnes atteintes d’arthrite qui sont en surpoids?
Il faut d’abord dire que l’obésité est une maladie chronique, tout comme le diabète ou l’hypertension artérielle. L’obésité n’est pas la faute de qui que ce soit ou le résultat d’un manque de volonté. C’est une question de biologie. Elle est causée par une interaction complexe de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux. Des études montrent que la génétique représente entre 40 % et 70 % du risque d’obésité. L’arthrite rend la gestion du poids encore plus difficile, et il est donc très important de ne pas blâmer les gens qui souffrent d’obésité, tout comme nous ne blâmons pas les gens qui souffrent de diabète ou d’hypertension artérielle. La stigmatisation et les préjugés liés au poids existent un peu partout, et de nombreuses personnes sont gênées à cause de leur poids. J’estime qu’il est en partie de mon devoir, en tant que spécialiste de l’obésité et de l’arthrite, de remettre en question l’idée selon laquelle les personnes obèses ne font pas assez d’exercice ou n’ont pas une alimentation saine et équilibrée. Ce discours est dommageable et ne tient pas compte de la complexité de la maladie.
J’aime dire aux gens qu’on peut traiter l’obésité, tout comme on peut traiter d’autres maladies chroniques. Il est possible de perdre du poids. Nous parlons beaucoup de poids ici, mais dans la pratique, j’aime mieux me concentrer sur la santé en général. Nous pouvons faire un tas de choses qui ne nous font pas perdre de poids mais qui améliorent notre état de santé général.
Comment peut-on traiter l’obésité?
La prise en charge de l’obésité repose sur trois piliers principaux : (1) les changements de comportement (en matière d’alimentation et d’activité physique), (2) les médicaments et (3) la chirurgie. Pour les aider à avoir des attentes réalistes, j’essaie de donner aux gens une idée des résultats possibles avec ces trois interventions.
L’activité physique : les données montrent que l’activité physique seule n’est pas une stratégie particulièrement efficace pour une perte de poids durable et à long terme. L’activité physique aide néanmoins les gens à maintenir leur poids. Elle offre aussi de nombreux avantages pour la santé. Dans le cas de l’arthrite, l’activité physique permet de soulager les douleurs, d’améliorer les mouvements et la qualité de vie, d’atténuer la fatigue et les symptômes de dépression, et de réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète. Pour les personnes atteintes d’arthrite qui ont des difficultés sur le plan physique, les professionnels de la santé comme les physiothérapeutes et les kinésiologues peuvent être d’un grand secours.
La nutrition : on me demande souvent quel est le meilleur régime alimentaire. J’évite généralement de recommander un régime spécifique à court terme. J’encourage plutôt les gens à trouver des stratégies nutritionnelles saines et à long terme qui leur conviennent. Le meilleur régime alimentaire pour quelqu’un, c’est un régime alimentaire sain et réaliste qui permet d’avoir une bonne qualité de vie. De façon plus spécifique, je recommande de donner la priorité aux aliments entiers, principalement les végétaux (légumes, légumineuses, etc.), et aux sources de protéines maigres (sources végétales, poisson, volaille et produits laitiers). Je suggère de réduire au minimum les aliments transformés, tout en précisant que nous sommes tous humains et qu’il n’y a pas de mal à se faire plaisir de temps en temps, avec modération bien sûr. D’après les spécialistes, le régime le plus susceptible d’améliorer la santé en général est le régime de type méditerranéen. Ce régime ne convient pas forcément à tout le monde ni à toutes les cultures, mais il a été démontré qu’il réduisait les risques de maladies cardiovasculaires dans le cadre d’essais contrôlés randomisés de grande envergure.
Les recherches montrent qu’il est possible de perdre entre 3 % et 5 % de son poids à long terme avec ce genre de régime. Certains personnes perdront plus de poids, d’autres moins. Les régimes plus restrictifs sur le plan calorique peuvent permettre de perdre plus de poids au début, mais souvent, après quelques années, la perte de poids moyenne se situe également entre 3 % et 5 %. Il est important de comprendre ce phénomène, car les gens apportent souvent des changements positifs à leur régime alimentaire ou à leur niveau d’activité physique, mais ils perçoivent parfois ces changements comme un échec s’ils ne perdent pas le poids escompté. C’est pourquoi il est important de se concentrer sur la santé globale plutôt que sur le poids. Un régime alimentaire sain et un mode de vie actif offrent de nombreux avantages pour la santé, qui vont bien au-delà de la perte de poids.
Les médicaments : il existe de nombreuses options médicamenteuses pour perdre du poids, qui peuvent s’ajouter à un régime alimentaire sain et à un mode de vie actif. Les agonistes du récepteur du GLP-1, comme le sémaglutide (commercialisé sous le nom d’Ozempic pour le diabète et de Wegovy pour l’obésité), sont très populaires en ce moment. Le sémaglutide (dose complète) permet de perdre en moyenne de 10 % à 15 % de son poids. Le tirzépatide, lui, (commercialisé sous le nom de Mounjaro pour le diabète et de Zepbound pour l’obésité), un co-agoniste du récepteur du GIP/GLP-1, entraîne une perte de poids encore plus importante, de l’ordre de 15 % à 20 %. D’autres médicaments qui favorisent la perte de poids font l’objet d’études actives, et il est probable qu’il y aura davantage de choix dans les années à venir.
La chirurgie : pour les cas d’obésité plus graves, il existe des options chirurgicales comme la chirurgie bariatrique. Selon le type de chirurgie bariatrique, la perte de poids peut se situer entre 25 % et 40 %.
Pourquoi vous intéressez-vous à la recherche sur l’arthrite et l’obésité?
Je m’intéresse depuis longtemps à la science de l’obésité. J’ai un lien personnel avec cette maladie, car plusieurs personnes autour de moi ont eu des difficultés à gérer leur poids et ont dû suivre un traitement pour perdre du poids. En les côtoyant et en voyant leurs efforts, j’ai compris que ce qu’on leur avait souvent dit était inexact, et qu’il ne suffisait pas de manger moins et de bouger plus pour atteindre un poids santé.
Lorsque j’étais étudiant en médecine, je me suis aussi intéressé à la rhumatologie. Vers la fin de mes études, j’ai commencé à voir beaucoup plus d’articles sur la façon dont l’obésité était associée à une plus grande activité de maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde et l’arthrite psoriasique, et à une moins bonne réponse à certaines thérapies spécifiques. Cela m’a donné envie d’approfondir la question.
Quelles recherches avez-vous effectuées dans ce domaine?
J’ai d’abord examiné ce qui se faisait en rhumatologie en termes de gestion du poids, puis j’ai réalisé une enquête qui cherchait à évaluer les points de vue des praticiens. Je voulais comprendre, entre autres, quels étaient les obstacles auxquels ils étaient confrontés, ce qu’ils savaient des options de traitement, et dans quelle mesure ils se sentaient confiants pour traiter l’obésité. La majorité des praticiens savaient que l’obésité est associée à une aggravation de l’activité de la polyarthrite rhumatoïde et à la réponse au traitement qui est prescrit. Ils ont presque tous reconnu qu’il était de leur responsabilité d’aider les patients à lutter contre l’excès de poids. Plus des trois quarts des répondants ne savaient néanmoins pas vraiment comment aider ces patients à perdre du poids de manière significative. La plupart d’entre eux n’orientaient pas systématiquement leurs patients vers d’autres prestataires de soins et ne leur fournissaient pas de ressources éducatives. Ce travail nous a permis de constater que les prestataires de soins en rhumatologie savaient que la gestion du poids est importante, mais qu’ils se heurtaient à plusieurs obstacles car ils n’avaient pas le temps, la formation ou les connaissances nécessaires pour aider leurs patients. Nous y avons vu une possibilité d’amélioration.
Pendant mon internat, j’ai pris connaissance des résultats marquants d’un certain nombre d’essais contrôlés randomisés effectués sur les agonistes du récepteur du GLP-1. Ils indiquaient que ces médicaments offraient plusieurs avantages, outre le contrôle de la glycémie. Parmi eux, on signalait la perte de poids (lorsque ces médicaments sont utilisés parallèlement à des changements dans le mode de vie), l’amélioration de la santé cardiovasculaire et de la santé rénale (diminution des risques d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral et d’insuffisance rénale) et une survie plus longue.
Lorsque j’ai lu les résultats de ces études, j’ai voulu savoir si ces médicaments pouvaient jouer un rôle pour les patients atteints d’arthrite. Avec la Dre Diane Lacaille, la directrice scientifique d’Arthrite-recherche Canada, nous avons procédé à un examen approfondi de toutes les études réalisées sur ces médicaments dans le contexte de la polyarthrite rhumatoïde et du psoriasis. Nous avons constaté que ces médicaments semblaient avoir des effets anti-inflammatoires d’après des expériences menées sur des cellules et des souris, et que ces effets n’étaient pas uniquement dus à la perte de poids. Ceci dit, il n’y avait pas encore eu beaucoup de travaux cliniques. C’était en 2021 et en 2022. C’était l’occasion de combler cette lacune et je me suis alors penché sur la question.
J’ai commencé à étudier les effets des agonistes du récepteur du GLP-1 chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes. Plusieurs grandes études ont montré que les personnes qui prenaient ces médicaments en tiraient des bienfaits au niveau cardiovasculaire, mais ces études ne parlaient pas de patients souffrant d’arthrite. Certaines de ces études excluaient les malades sous immunosuppresseurs, ce qui est le cas d’un certain nombre de personnes atteintes d’arthrite. J’ai travaillé avec la Dre Lacaille et le Dr Antonio Aviña-Zubieta, un chercheur principal chez Arthrite-recherche Canada : nous avons utilisé des données administratives sur la santé de tous les résidents de la Colombie-Britannique pour voir si les adultes atteints de maladies rhumatismales auto-immunes (et de maladies inflammatoires de l’intestin) tiraient des bienfaits de cette classe de médicaments. Nous avons effectué des comparaisons entre les personnes qui prenaient des agonistes du récepteur du GLP-1 et celles qui prenaient une autre classe de médicaments contre le diabète (dont il a été démontré qu’ils n’augmentaient ni ne diminuaient le risque de maladie cardiovasculaire). Nous avons alors constaté que, comme au sein de la population générale, les personnes atteintes de maladies auto-immunes couraient un risque plus faible de maladies cardiovasculaires si elles prenaient des agonistes du récepteur du GLP-1.
En ce moment, nous travaillons sur un projet qui vise à déterminer si les agonistes du récepteur du GLP-1 réduisent le risque de développer des maladies rhumatismales auto-immunes, notamment la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite psoriasique, la spondylarthrite axiale, le lupus, la maladie de Sjögren, la sclérodermie, la myosite et la vascularite. En regroupant toutes les données sur ces maladies, nous avons constaté que l’utilisation d’agonistes du récepteur du GLP-1 ne semblait pas réduire ce risque.
Je travaille actuellement à l’obtention d’une maîtrise, et j’ai l’intention de passer bientôt au doctorat. Je voudrais déterminer si ces médicaments sont sûrs et efficaces pour les personnes atteintes d’arthrite.
Quels sont vos objectifs dans le domaine de l’arthrite et de la gestion du poids?
J’espère créer une clinique interdisciplinaire qui prendrait en charge des patients atteints de maladies rhumatismales et d’obésité. Il s’agirait d’un centre où les patients pourraient bénéficier d’une évaluation complète de leur cas (dépistage des complications de l’obésité et évaluation du contrôle des maladies rhumatismales) et de stratégies de gestion du poids. Grâce à cette clinique, j’espère collaborer avec des physiothérapeutes, des diététiciens, des spécialistes des soins infirmiers et des travailleurs sociaux afin de couvrir tous les aspects pertinents de la santé physique et mentale des patients qui viendront me consulter. Ensemble, nous pourrons aider ces patients à mettre en place des routines d’exercice et des plans de nutrition appropriés, et proposer des stratégies de gestion des défis psychosociaux liés à ces maladies chroniques. Nous ferons également des recommandations aux rhumatologues et aux médecins de famille sur les examens complémentaires à effectuer, sur les spécialistes à consulter et sur les traitements à envisager pour optimiser les résultats en santé. En Colombie-Britannique, les médecins de famille et les rhumatologues sont très occupés. Nous espérons qu’avec cette clinique, les patients admissibles pourront recevoir de nombreux services importants au même endroit, sans frais supplémentaires.
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