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Les vaccins contre la COVID-19 : le point sur la recherche

Selon les résultats d’une nouvelle étude menée par Arthrite-recherche Canada au Québec, les personnes atteintes d’arthrite inflammatoire ont besoin de recevoir au moins deux doses du vaccin Moderna pour se protéger contre la COVID-19.

Les chercheurs ont mesuré les niveaux d’anticorps dirigés contre la protéine de spicule du virus après une première dose, puis après une deuxième dose de vaccin, chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et de lupus. Ils ont découvert qu’après la première dose, la réponse se situait autour de 60 pour cent. Après la deuxième dose, elle passait à 80 pour cent.

« Il est important que les patients souffrant d’arthrite inflammatoire reçoivent au moins deux doses du vaccin Moderna, et peut-être même plus », a déclaré le Dr Paul Fortin, un chercheur scientifique principal chez Arthrite-recherche Canada. Le Dr Fortin a élaboré l’étude menée au Québec, en collaboration avec la Dre Inés Colmegna, une chercheuse scientifique chez Arthrite-recherche Canada.

Aucun risque de crise

En raison de la production d’anticorps dirigés contre la protéine de spicule du virus, les personnes atteintes d’arthrite qui participaient à cette étude ont exprimé certaines inquiétudes, en particulier la possibilité que l’administration du vaccin fasse en sorte que la maladie reprenne de plus belle, avec une augmentation de l’inflammation et de la douleur.

« Nous n’avons constaté aucune poussée de la maladie », a déclaré le Dr Fortin. « Certaines personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ont signalé des douleurs articulaires qui étaient plus importantes que celles des patients du groupe témoin, mais c’était déjà le cas avant qu’elles se fassent vacciner. »

Le Dr Fortin a ajouté que ces résultats sont rassurants, mais que l’étude est de petite taille. Elle regroupait 162 personnes atteintes de maladies rhumatismales et 58 cas témoins. Il a expliqué qu’il pourrait encore y avoir des effets rares qui n’ont pas été pris en compte dans le groupe échantillon.

Les chercheurs ont également examiné si l’âge avait un impact sur la capacité d’une personne à produire des anticorps : ils n’ont pas constaté de différence entre les plus de 65 ans et les moins de 65 ans.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires

Les patients qui prennent du rituximab ou qui suivent un traitement entraînant une déplétion des lymphocytes B, ainsi que les personnes atteintes de lupus qui prennent du mycophénolate mofétil (MMF), ont eu une réponse immunitaire nettement plus faible au vaccin Moderna et ils ont produit moins d’anticorps.

« Ces résultats vont probablement susciter une certaine anxiété », a déclaré le Dr Fortin. « Tout le monde devrait continuer à respecter les recommandations de santé publique pour rester en santé, qu’ils possèdent ou non des anticorps. »

Il est important de noter que les traitements entraînant une déplétion des lymphocytes B sont administrés tous les six mois, et que l’équipe de recherche n’a donc pas été en mesure de coordonner la date de la vaccination et le début du traitement. Cette recherche pourrait permettre d’élaborer des directives sur la manière de vacciner ces patients. L’équipe a également fait une demande de financement supplémentaire pour étudier un plus grand nombre de patients sous rituximab. Les personnes atteintes de lupus qui prennent du mycophénolate mofétil (MMF) devront également faire l’objet d’une étude plus approfondie.

Le Dr Fortin explique que, jusqu’à présent, l’étude n’a porté que sur la production d’anticorps, mais que l’immunité contre le COVID-19 ne se limite pas à cet aspect. L’immunité cellulaire joue également un rôle important, puisqu’elle permet à l’organisme de se défendre de manière spécifique contre une infection. À ce niveau, ce sont les cellules qui réagissent contre le virus. Les chercheurs se penchent actuellement sur la réponse cellulaire et analyseront bientôt les résultats.

Restez à l’écoute

Lorsque les vaccins contre la COVID-19 ont commencé à être distribués, les personnes atteintes d’arthrite inflammatoire ont exprimé plusieurs inquiétudes au sujet de leur innocuité et de leur efficacité. Aucune étude clinique ne portait sur des patients atteints de maladies rhumatismales auto-immunes, et les directives initiales concernant les vaccins étaient donc plutôt conservatrices.

Les docteurs Fortin et Colmegna ont uni leurs efforts pour trouver des réponses pertinentes pour les personnes atteintes d’arthrite, grâce à un financement du gouvernement du Québec.

« Les résultats devraient être rassurants pour les personnes vivant avec une maladie rhumatismale », a déclaré le Dr Fortin. « Nous ne connaissons cependant pas encore quelle sera la durée de la protection offerte par le vaccin chez ces patients. Auront-ils encore des anticorps après 12 mois? Les niveaux d’anticorps seront-ils les mêmes que dans la population générale? »

Six mois après avoir été vaccinés contre la COVID-19, les participants ont répondu à un questionnaire et ont fourni des échantillons sanguins. Les chercheurs analysent actuellement ces échantillons pour déterminer si la réponse au vaccin est soutenue. En septembre 2021, le ministère de la Santé du Québec a commencé à offrir une troisième dose aux patients immunodéprimés. L’étude a été adaptée pour mesurer l’impact de cette troisième dose. 

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